Haschisch

Cannabis et religion

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Dans notre culture moderne, l’usage spirituel du cannabis est directement associé au mouvement rastafari qui l’utilise comme sacrement et comme une aide à la méditation. Et pourtant, le cannabis est utilisé depuis plusieurs millénaires dans de nombreuses religions. Tour du monde de l’usage de cannabis dans la religion.

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Cannabis et religion chinoise

Les shamans taoïstes ont utilisé le cannabis en combinaison avec du ginseng pour révéler la vérité sur le futur, croyant que la plante avait le pouvoir de transporter leur esprit dans le temps. Dans le taoïsme, la consommation de cannabis était réservée aux dignitaires religieux et non partagée avec le peuple, ce qui pourrait expliquer son exclusion des anciens textes. Vers les années 200, la dynastie Han de l’Empire de Chine embrasse le confucianisme et abandonne le taoïsme, et avec lui, le cannabis.

Le chanvre a, lui, une longue tradition en Chine. Il était si prisé à une époque que les Chinois appelaient leur pays la terre « de la mûre et du chanvre ». Le Cannabis était un symbole de pouvoir sur le mal et était présent dans la pharmacopée de Shen Nung’s, qualifié de « libérateur du pêché ». Les Chinois pensent que le légendaire Shen Nung a enseigné la culture du chanvre dès le 28ème siècle avant J.C. Il est également crédité pour avoir développé les sciences de la médecine à partir des pouvoirs curatifs des plants. Il est aujourd’hui toujours le père de la médecine chinoise.

Cannabis et religion indienne

Alors que l’usage spirituel de cannabis se serait terminé aux alentours de l’an 200 en Chine, l’Inde commençait tout juste à l’utiliser. Les légendes indiennes disent que les dieux ont envoyé le chanvre par compassion pour la race humaine, afin qu’elle atteigne la plaisir, perde sa peur, et augmente son désir sexuel. D’autres histoire hindoues suggèrent que le cannabis vient d’une goutte de nectar tombée du paradis.

Les théories les plus populaires sont que les dieux et les démons ont baratté la mer de lait pour obtenir l’amrita, l’immortalité en sanskrit, et ont reçu le cannabis en retour.

Quelle que soit l’histoire, le cannabis a une place sacrée dans la foi hindouiste. En pratique, la déesse Hindu se voyait offrir des boissons à base de cannabis, appelées bhang, pendant les festivals religieux. Les membres de la communauté prenaient part à ce rituel en partageant notamment des calices de cannabis.

Le cannabis est également utilisé en médecine ayurvédique depuis plus de 3000 ans pour traiter toutes sortes de troubles, dont la nausée ou la perte de poids. Il est également prescrit pour la santé générale et la longévité, et utilisé par les sportifs indiens pour gagner de la masse musculaire et faciliter la digestion.

Cannabis et religion tibétaine

L’Inde et le Tibet ne partagent pas qu’une frontière, mais aussi une tradition riche de consommation religieuse de cannabis. Le Tibet est historiquement une nation bouddhiste. Dans le bouddhisme mahāyāna, une des deux branches principales de la religion, le Guatama Buddha a vécu avec une graine de chanvre par jour pendant 6 ans pour parcourir son chemin vers l’illumination.

Buddha est parfois représenté tenant un calice de soma (un jus hallucinogène) ou de feuilles de cannabis. Les pratiquants du bouddhisme peuvent consommer du cannabis pour faciliter la méditation ou élever leur conscience pendant les cérémonies religieuses.

Cannabis et religion dans la Grèce antique

Les anciennes cultures de Scythe et d’Assyrie étaient connues pour utiliser de l’encens de cannabis pendant leurs cérémonies religieuses. Hérodote, un historien grec du 5ème siècle avant J.C. connu comme le « Père de l’Histoire », écrivait que les les Scythes tenaient des cérémonies dans des tentes, dans lesquelles ils faisaient brûler des plantes de chanvre dans des encensoirs. Les participants inhalaient communément des vapeurs de fumée à des fins euphoriques et rituelles.

Les Assyriens auraient utilisé du cannabis en encens dès le 9ème siècle avant J.C., bien qu’il n’y ait pas de preuve archéologique directe. Ce rituel était destiné à repousser les mauvais esprits, pendant les rituels funéraires ou dans des chambres d’enfants.

Cannabis et Japon

Le Chanvre était utilisé au Japon pendant des cérémonies et pour purifier et éloigner les mauvais esprits. Au Japon, les prêtres shinto utilisaient un gohei, un petit bâton fait en fibres de chanvre pour créer un espace sacré et pur. Selon les croyances shinto, le mal et la pureté ne peuvent exister l’un à côté de l’autre, et en agitant le gohei, les mauvais esprits se trouvant à l’intérieur des personnes ou des lieux disparaissaient.

A lire : l’histoire secrète du cannabis au Japon

De nombreux vêtements étaient également faits en chanvre, et portés pendant les cérémonies religieuses, toujours en association avec la pureté de la plante.

Cannabis et Ancien Testament

Le cannabis est assez répandu dans les religions orientales, mais de nombreux érudits pensent que les traditions judaïques et chrétiennes se servaient également du cannabis. En 1936, l’étymologiste polonaise Sula Benet a proposé une nouvelle interprétation du texte en hébreu de l’Ancien Testament. Selon elle, une erreur de traduction s’est glissée dans la version grecque de l’Ancien Testament. Les mots hébreux kaneh bosm auraient été traduits par « calamus », une plante utilisée pour confectionner des parfums, au lieu de « cannabis ».

Si sa traduction est correcte, plusieurs passages de l’Ancien Testament seraient impactés. Des références au kaneh bosm sont faites dans l’Exode, dans le Cantique des Cantiques, Isaïe, Jeremiah et Ezekiel. Dans l’Exode, Dieu ordonne à Moïse de réaliser une huile sacrée composée de myrrhe, de cannelle, de cassia et de kaneh bosm. L’ancêtre du dab ?

Cannabis et Islam

Il est intéressant de noter que la consommation de chanvre n’était pas prohibée par Mahommet (570 – 632 après J-C), alors que celle de l’alcool était strictement prohibée. Certains Musulmans orthodoxes considèrent néanmoins aujourd’hui que le cannabis est interdit.

De nombreux historiens musulmans considèrent le chanvre comme une « plante sainte ». Les docteurs arabes du Moyen-Âge utilisaient le chanvre comme un médicament sacré, qu’ils appelaient kannab. Les Soufis originaires de la Perse antique utilisaient le haschisch comme un moyen de stimuler la conscience mystique et apprécier la nature d’Allah. Ils prétendait que le hash leur donnait une profonde intériorité et un aperçu fondamental d’eux-mêmes, mais aussi de la joie, réduisait l’anxiété et augmentait l’appréciation de la musique.

Selon une légende arabe, Haydar, le fondateur de l’ordre religieux des Soufis est tombé sur des plantes de cannabis en errant dans les montagnes perses. Habituellement réservé et silencieux, en retournant à son monastère après avoir mangé quelques feuilles de cannabis, ses disciples furent émerveillés de voir à quel point il était empli de spiritualité. Ses disciples sont donc allé dans les montagne et ont essayé eux-mêmes le cannabis. D’après la légende, c’est ainsi que les Soufis ont connu les plaisirs du haschisch.

Cannabis et religion jamaïcaine

Rendue populaire par Bob Marley, et plus récemment Snoop Lion, le mouvement rastafari se concentre sur Jah, ou Dieu, et implique une utilisation spirituelle du cannabis et le rejet du matérialisme et de l’oppression. L’usage rasta du cannabis a été sujet à de nombreuses et minutieuses études pendant le 20ème siècle. Des procédures judiciaires ont établi en 1993 que la consommation de cannabis et d’autres substances à des fins spirituelles et religieuses était légale sous la loi des Etats-Unis (Religious Freedom and Restoration Act).

 

 

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