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Cannabis et banques : un cauchemar pour les entrepreneurs de la marijuana

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Bien que la vente de cannabis soit légale dans plusieurs Etats américains, elle est toujours interdite au niveau fédéral. Les banques n’ont donc pas le droit de stocker l’argent du cannabis et ne veulent par conséquent rien avoir à faire avec les dispensaires de marijuana. Les entrepreneurs du secteur sont donc obligés de gérer tout leur business en cash, une contrainte chronophage, coûteuse et qui peut s’avérer dangereuse pour leur sécurité.

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La Fourth Corner Credit Union a ainsi été créée pour gérer ce problème avec l’industrie de la marijuana. Soutenue par un groupe d’avocats, de propriétaires de dispensaires et de défenseurs de la légalisation, l’Union compte se substituer aux banques et répondre aux besoins financiers uniques des industries du cannabis et du chanvre. Elle a obtenu l’approbation de l’Etat en novembre 2014, mais attend toujours le feu vert de la Réserve Fédérale. Un délai inexplicable quand on sait que les banques reçoivent leur autorisation en quelques semaines. Fin juillet, la Fourth Corner s’est vue refuser l’accès à l’Assurance Fédérale, une agence fédérale qui garantit les dépôts bancaires. Elle a déposé deux plaintes pour tenter de faire annuler cette décision.

Au Colorado, environ 800 coffee récréatifs ont été créé depuis la légalisation, réalisant un chiffre d’affaires de 38 millions de $ en février dernier. Christian Hageseth a décidé de gérer son coffee de Denver, le Green Man Cannabis, uniquement en cash après s’être fait refoulé de sept banques les six dernières années. « On n’accepte pas les paiements en cartes ou en chèque », rapportait-il à CNNMoney. Christian Hageseth emploie donc une entreprise de sécurité qui lui coûte plus de 12 000 $ par mois. Elle est chargée de collecter son cash et de l’emmener dans un lieu sécurisé en camion blindé. Une décision qu’il a prise après s’être fait braqué une cinquième fois. »Il est vraiment temps que le législateur s’occupe de ce problème », insiste Christian Hageseth, qui vit un vrai casse-tête pour régler les factures – impossible de le faire en ligne ou par chèque sans compte bancaire – ou payer ses employés, toujours en cash.

Le Trésor américain et le Ministère de la Justice ont d’ores et déjà rédigé des directives pour les banques avec des clients dans l’industrie de la marijuana. Elles insistent notamment sur le fait que les banques ne seront pas visées par des enquêtes judiciaires, à la condition qu’elles prennent certaines précautions. L’année dernière, 185 banques et unions de crédit ont prévenu le Trésor qu’elles travaillaient avec des entreprises du secteur du cannabis. Comme le cannabis est toujours illégal, le nom de ces banques est gardé secret.

Esther George, Présidente de la Fed du Kansas, a rencontré des professionnels de la marijuana début avril. Ils ont échangé sur leur difficultés à gérer un business sans avoir accès au système bancaire traditionnel. « Elle a clairement compris qu’il y avait un problème » a rapporté, Ed Perlmutter, membre du Congrès du Colorado, qui avec d’autres législateurs a proposé plusieurs projets de loi visant à résoudre cette aberration. Aucun n’a été à ce jour soumis à un vote.

Une des solutions choisies par quelques entreprises comme Trees est d’accepter les paiements en bitcoin, avec différents avantages : paiement rapide, sécurisé, peu onéreux et transfrontalier, permettant de régler des prestataires à l’autre bout du monde si besoin.

 

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