Addiction

Le cannabis pour lutter contre les addictions aux antidouleurs

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Une des propriétés médicales recherchée dans la prescription de cannabis thérapeutique est sa faculté anti-douleur. Les analgésiques classiques entraînent parfois une addiction, laissant les patients dans un état de dépendance après son traitement.

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Addiction aux opiacés

En 2013, 16000 personnes sont mortes d’overdose d’antidouleurs aux Etats-Unis, plus que ceux de l’héroïne et de la cocaïne réunis, dont 60% dans le cadre d’une consommation d’antidouleur opiacés prescrites, les 40% restants venant d’un usage détourné lié à la toxicomanie. En France, les chiffres sont plus confidentiels, mais des alertes sont régulièrement levées, par exemple contre le Tramadol, un antidouleur opiacé prescrit dans le cas de pathologies douloureuses.

Bien que l’usage d’antidouleur, donc, soit très répandu aux Etats-Unis (vous vous souvenez de la Vicodin de Dr. House 😉 ?), une alternative existe : le cannabis. Une récente étude conduite par le Bureau National de Recherche Economique (NBER) suggère que la légalisation du cannabis aide à réduire le nombre d’overdoses. L’étude se penche notamment sur les overdoses fatales et les admissions dans les centres de lutte contre les addictions aux opiacées, dans les Etats qui ont légalisé le cannabis. Les Etats qui ont légalisé le cannabis aux USA ont vu une réduction des overdoses et des admissions dans ces centres, en particulier s’ils ont légalisé les dispensaires de cannabis.

Cannabis en accès facile

La clé pour comprendre cette étude est la manière dont les usagers de cannabis peuvent légalement accéder à leur plante. Par exemple, l’étude montre que dans les 6 états qui ont légalisé le cannabis médical, mais n’ont pas autorisé les dispensaires à en distribuer, il n’y a pas eu de réduction de la mortalité liés aux antalgiques. Mais dans les 16 Etats qui ont légalisé les dispensaires, une baisse de 16% dans les décès liés à des opioïdes a été observée, et de 28% dans les admissions en centre de désintoxication.

Chose intéressante, l’étude montre qu’il n’y a pas eu de baisse de prescription des analgésiques dans les Etats où les dispensaires sont autorisés. Les chercheurs pensent donc que la réduction des overdoses et des admissions en centre de désintox sont liés à des individus qui achetaient leur antidouleur au marché noir.

En facilitant l’accès au cannabis, les Etats ont incité les personnes qui achetaient leur médicament sur le marché noir à substituer leurs pilules à du cannabis. On notera qu’évidemment le cannabis n’est pas une substitution parfaite pour les personnes dont la santé est vraiment détruite par l’addiction aux opiacés, mais cette substance peut permettre aux addict de se sevrer aux-mêmes de leur dépendance.

Toutes les personnes en état de dépendance aux antalgiques ne répondent pas forcément aux clichés du drogué. Certaines se retrouvent dans cette situation après un traitement réel, et cherchent probablement de l’aide pour surmonter l’après-traitement.

Des prescriptions abusives

La prévalence de docteurs prescrivant des antidouleurs aux athlètes est aussi alarmante, notamment dans la ligue de football professionnel. Comme tout un chacun, les athlètes pro font face à des décisions difficiles en matière de santé, tout particulièrement lorsque leur gagne-pain en dépend. Les joueurs sont bien souvent poussés à retourner rapidement sur le terrain pour ne pas mettre en péril la saison de l’équipe.

Lorsque les athlètes se retirent de leur vie pro, certains se retrouvent en état d’addiction, sans comprendre comment ils en sont arrivés là. Beaucoup de sportifs parlent aujourd’hui de comment le cannabis les a aidé pendant leur carrière pour éviter l’addiction et gérer la douleur de manière naturelle.

Le cannabis peut aider dans beaucoup de situations médicales, et plus les recherches seront nombreuses, mieux il pourra être prescrit. Les compagnies pharmaceutiques devraient embrasser ces nouvelles molécules. Dans le cas contraire, elles pourrait être responsables de leur propre négligence.

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