Cannabis au Canada
Canada : la province d’Alberta collecte 30 millions de dollars grâce aux taxes sur le cannabis
A peine 8 mois après la légalisation du cannabis au Canada, les premiers bilans fiscaux commencent à tomber. La province d’Alberta a en effet annoncé la collecte de 30 millions de dollars canadiens dans les 6 premiers mois grâce aux taxes imposées sur les produits de cannabis récréatifs. Selon les chiffres du gouvernement de cette province, le montant lié aux taxes a dépassé leurs estimations de 4 millions de dollars. Cela semble donc être un début prometteur pour le Canada, dont les taxes liées au cannabis ont rapportées 186 millions de dollars canadiens au total sur l’ensemble du territoire.
Cependant, d’autres provinces ont dû revoir leurs estimations à la baisse, comme la Colombie-Britannique, qui espérait gagner 200 millions de dollars de taxes dans les trois années suivant la légalisation, et qui a récemment annoncé avoir revu ses prévisions, qui descendent maintenant à 68 millions de dollars. La situation est similaire en Ontario, où le gouvernement fédéral avait prévu un gain de 115 millions en 2019-2020, et qui serait au final plus proche des 80 millions de dollars canadiens. Il en va de même pour Québec, dont les prévisions descendent de 50 millions à 20 millions pour 2019-2020, avec une filière publique déficitaire, un comble pour de la vente de cannabis qui alimente avec succès le marché noir.
Les estimations de recettes fiscales ont d’ailleurs probablement été faussées en sous-estimant l’attrait du marché noir. La légalisation a ainsi fait augmenter les prix : un gramme de cannabis légal coûte à présent 10 dollars, contre 6,37 dollars sur le marché noir.
« C’est un compromis : plus vous augmentez les taxes, plus vous gagnez de revenus, mais cela augmente les prix et vous rend moins compétitif par rapport au marché noir » indique ainsi Michael Armstrong, professeur à l’Université de Brock.
Une étude menée par Statistique Canada a révélé que les consommateurs de cannabis se fournissaient toujours en majorité (+60%) sur le marché noir à cause des prix du cannabis légal, jugés peu compétitifs, et de la difficulté à accéder aux cannabis légal liée au faible nombre de licences octroyées par le gouvernement canadien. La réciproque étant que le marché légal a tout de même attiré plus de 30% des consommateurs en 6 mois.