Cannabis au Canada
Canada : la production de chanvre devrait doubler en 2019
Au Canada, les producteurs de chanvre s’attendent à doubler leur production en 2019. Selon Statistiques Canada, les zones de culture devraient passer de 41 200 acres en 2018, à 82 500 cette année. Le chanvre est légal au Canada comme aux Etats-Unis, qui l’a légalisé fin 2018, un marché en plein essor en Amérique du Nord.
Cette nouvelle survient dans un contexte très difficile pour les producteurs et les fermiers. Dans la province d’Alberta, le revenu net des agriculteurs a chuté de 68%, à seulement 535 millions de dollars en 2018, dû à des conditions météorologiques extrêmes (sécheresse sévère) et aux barrières commerciales imposées par le pays.
Selon Ted Haney, directeur exécutif de la Canadian Hemp Trade Alliance (CHTA), l’engouement pour la culture du chanvre est due à un changement de perspective concernant la plante. « Le chanvre est cultivé au Canada depuis 20 ans, mais il a toujours été culturellement considéré comme une culture qui ne fait pas partie du courant dominant. Il y a toujours eu cette attitude de « ce type cultive du cannabis ». Aujourd’hui, comme les pois chiches, les lentilles ou le quinoa, c’est une autre des options les plus populaires. C’est de plus en plus considéré comme une culture dominante ». En effet, la CHTA a rapporté que la plupart des nouvelles licences étaient accordées à de nouveaux producteurs.
Cependant, cet attrait récent pour la culture du chanvre inquiète Will Van Roessel, agriculteur et producteur de semences dans le sud-est de l’Alberta. « Je pense que les investisseurs ont des attentes irréalistes » a t-il indiqué au Calgary Herald. « Actuellement, il semble y avoir beaucoup d’investissements de la part de novices dans le secteur du CBD, ce qui est un peu préoccupant car certains d’entre eux ne connaissent pas très bien ce qui se passe dans une ferme ou comment fonctionnent les pratiques de production agricole ».
Van Roessel ajoute également que certains producteurs ont signé des contrats avec des sociétés du cannabis qui n’avaient même pas encore construit d’installations d’extraction et de traitement de CBD, entraînant un risque considérable pour les chanvriers de rester avec leur production sur les bras.