Cannabis au volant

La Californie va payer des volontaires pour fumer du cannabis et conduire

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L’Université de San Diego, en coopération avec le Center for Medicinal Cannabis Research et la California Highway Patrol, va mener une étude financée par l’Etat de Californie afin de mieux comprendre la conduite sous influence de cannabis et pouvoir établir des procédures policières adaptées aux conducteurs amateurs de cannabis.

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Des procédures inadaptées

Comme dans la plupart des endroits où le cannabis est légal, la police est confrontée à des problèmes en matière de DUI, ou Driving under influence (conduite sous influence).

La conduite sous influence de cannabis est illégale en Californie, mais contrairement à l’alcool, il n’existe pas de taux déterminant significativement si le conducteur est ou non en état de conduire. La décision est donc laissée entièrement dans les mains des officiers de police, laissant la porte ouverte aux discriminations raciales.

De plus, peu d’études ont été menées sur le sujet, et aucune donnée ne permet pour l’instant de déterminer efficacement à quel point l’emprise du cannabis est dangereuse pour la sécurité routière, en prenant en compte la quantité consommée, la tolérance du conducteur, sa capacité initiale de conduite et d’autres facteurs importants.

Une étude complète

C’est ce manque de données problématique qui a poussé l’Etat de Californie à financer cette étude, la première en son genre. Elle prévoit de tester (et payer) 260 volontaires en bonne santé, adultes et conducteurs réguliers, selon une méthode précise : les participants se verront administrer au début de la journée une dose de cannabis contenant 0% (placebo), 6,7% ou 12,9% de THC, la molécule psychotrope du cannabis, sans qu’ils sachent le taux qu’ils ont reçu. Ensuite, leurs capacités de conduite seront testées à l’aide de simulateurs enregistrant toutes les données, les fluides corporels (sang, salive, air expiré) seront analysés, et des tests sur iPad effectués, et ce avant la prise de cannabis et toutes les heures après.

Le but de l’étude est de déterminer :

  • La relation entre la dose de THC et les capacités de conduite
  • La durée de l’influence sur la conduite en terme d’heures après la prise initiale
  • Si la salive ou l’air expiré peuvent être utilisés en tant que tests judiciaires
  • Si les tests sur iPad peuvent être utilisés par les officiers pour détecter une influence aiguë du cannabis chez un conducteur

Si l’étude s’avère concluante, il est fort probable qu’elle serve de base à une réforme sur les lois de DUI, en Californie mais aussi dans le monde entier, qui est pour l’instant confronté aux mêmes problèmes.

En France, la loi sur la conduite sous stupéfiants considère que la présence de THC dans le sang d’une personne impliquée dans un accident corporel la rend automatiquement responsable, entraîne la perte de l’assurance et peut-être même des poursuites pénales. Quelqu’un ayant consommé du cannabis plusieurs jours avant d’entrer en collision avec une personne qui se retrouvera gravement blessée pourra être forcée de payer les frais médicaux du blessé, frais que l’assurance peut refuser de couvrir et qui restent donc à la charge de la personne, voire à sa descendance.

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