Cannabis en Californie

Californie : les taxes sur le cannabis n’ont pas encore été reversées aux programmes de soutien scolaire

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L’un des arguments phares pour la légalisation du cannabis à usage récréatif en Californie concernait la redistribution de l’argent gagné grâce aux taxes sur les entreprises de cannabis. En effet, la proposition de loi prévoyait que les programmes d’éducation parascolaire et de sécurité (ASES), financés intégralement par l’État, seraient les bénéficiaires d’une grande partie des revenus liés à l’industrie du cannabis. Or, cela n’a pas été le cas, selon une enquête d’Entreprise-Record.

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Le cannabis thérapeutique était déjà légal depuis 1996, ce qui fait de la Californie une pionnière de cette industrie. Cependant, la légalisation ne se passe pas toujours comme prévu. Au Canada, où le cannabis est légal depuis octobre dernier, le marché noir continue de capter une grande partie de la demande, principalement à cause des prix prohibitifs du commerce légal.

Le cannabis légal était censé faire partie de la solution pour aider ces programmes en difficulté à rester à flot. Techniquement, ces programmes reçoivent des fonds en fonction du nombre d’enfants dont ils ont la charge. Cependant, cet argent n’est pas suffisant pour permettre aux éducateurs de maintenir ces programmes ouverts. Par exemple, le « LA’s BEST Afterschool Enrichment Program », qui s’occupe de 25 000 enfants, est maintenant endetté à hauteur de 1 million de dollars.

Pourtant, les gains économiques sont là. Depuis que l’Etat a légalisé le cannabis récréatif le 1 janvier 2018, autorisant sa production, son commerce et sa consommation, il a engrangé près de 345 millions de dollars. Même si ce chiffre est loin du milliard de dollars de bénéfice annoncé, il reste tout de même conséquent. L’Etat n’est pas suffisament transparent concernant sa manière de dépenser l’argent public, ce qui n’est pas pour plaire aux Californiens.

La raison pour laquelle les écoles n’ont pas encore reçu leur part des recettes tient sur un élément de langage. Les électeurs ont en effet dit «oui» à la proposition de loi attribuant 60% des taxes annuelles sur le cannabis à « l’éducation des jeunes, la prévention, l’intervention précoce et le traitement ». Or, les programmes ASES n’ont jamais été spécifiquement mentionnés, ce qui rend impossible toute action en justice. Pour remédier à cela, le membre du gouvernement, Kevin McCarty, essai de fait passer la loi AB 1085, qui garantirait la priorité aux programmes ASES en ce qui concerne la distribution des taxes sur le cannabis de l’État. « Lorsque les électeurs ont adopté la proposition 64, on leur a promis que les revenus générés iraient aux programmes de soutien scolaire. Ces programmes préviennent et réduisent la consommation de substances chez les jeunes, et contribuent à faire baisser le décrochage scolaire ».

Les écoles ont alerté le gouvernement sur la fermeture prochaine de certains de ces programmes, s’ils ne recevaient pas plus de moyens.  Certaines écoles envisagent de faire payer les parents, ce qui accroîtrait les inégalités de départ, puisque ces programmes sont à destination des enfants en difficulté, et qui viennent de familles défavorisées.

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