L’augmentation de la consommation de l’Amanita Muscaria suscite l’inquiétude des chercheurs
Dernière nouveauté sur le marché des psychédéliques légaux, la consommation de produits contenant un extrait de champignons Amanita muscaria connait une hausse de popularité significative.
Une étude menée par l’école Herbert Wertheim de santé publique et de sciences de la longévité humaine de l’université de Californie à San Diego, qui a suivi les tendances des recherches sur Google, note que les recherches concernant ce champignon a connu une augmentation de 114% entre 2022 et 2023.
Intérêt croissant pour les champignons psychédéliques
L’étude met en évidence une tendance plus large aux États-Unis, où l’intérêt pour les champignons contenant de la psilocybine n’a cessé de croître. En 2022, 12,3 % des adultes américains ont déclaré avoir consommé des champignons contenant de la psilocybine, contre 11,4 % en 2021. Ce regain d’intérêt a également suscité un marché florissant pour d’autres types de champignons, notamment l’Amanita muscaria .
L’Amanita muscaria, également connue sous le nom d’Agaric tue-mouches, est réputée pour ses effets psychotropes distincts, qui incluent des sensations d’apesanteur, une perception sensorielle accrue, une distorsion de l’espace, une perte de conscience du temps et des hallucinations. Cependant, contrairement aux champignons à psilocybine, l’Amanita muscaria peut être plus toxique en raison de la présence de composés tels que le muscimol et l’acide iboténique.
Statut juridique et problèmes de sécurité
Le statut juridique de l’Amanita muscaria est l’un des facteurs qui contribuent à l’augmentation de sa consommation. Dans la plupart des États américains, à l’exception de la Louisiane, et en Europe, l’Amanita muscaria reste légale, ce qui la rend plus accessible que les champignons à psilocybine, qui sont encore classés comme substance contrôlée dans de nombreux endroits.
Les chercheurs craignent toutefois que de nombreuses personnes consomment ces champignons sans avoir une connaissance suffisante de leurs effets et de leurs risques potentiels. L’auteur principal de l’étude, Eric Leas, Ph.D., M.P.H., souligne que si la psilocybine a un potentiel thérapeutique, on ne peut pas en dire autant de l’Amanita muscaria en raison de son profil pharmacologique différent.
« Le potentiel thérapeutique de la psilocybine suscite beaucoup d’intérêt, et ce à juste titre », a déclaré M. Leas. « Mais en même temps, une industrie en plein essor pourrait essayer de tirer parti de cet intérêt en commercialisant d’autres champignons. Par exemple, certains fabricants appellent les produits à base d’Amanita muscaria « bonbons aux champignons magiques » et ne divulguent pas le champignon qu’ils contiennent, ou ne précisent pas que l’Amanita muscaria est un champignon différent de la psilocybine et qu’il n’existe pratiquement aucune preuve clinique de son utilisation en tant que thérapie ».
Commercialisation trompeuse et absence de réglementation
L’étude souligne que certains fabricants induisent les consommateurs en erreur en commercialisant des produits à base d’Amanita muscaria sous l’apparence de champignons psychédéliques plus connus. Cette commercialisation manque souvent de transparence, ne divulguant pas le type spécifique de champignon utilisé, ce qui peut conduire à une consommation non informée.
En outre, l’étiquetage des produits à base d’Amanita muscaria ressemble souvent à celui des compléments alimentaires sans le dépôt de demande afférent.
« Nnous avons constaté que de nombreux fabricants utilisent l’étiquetage des compléments alimentaires, y compris les panneaux « Supplement Facts » », a expliqué M. Leas. « Cependant, il existe une procédure de mise sur le marché d’un supplément qui implique la présentation de données de sécurité et le dépôt d’une demande, et nous n’avons trouvé aucune preuve que ces fabricants aient suivi cette procédure, ce qui rend les produits actuels vendus de cette manière illégaux ».
Risques potentiels et besoin urgent de prudence
Les composés actifs de l’Amanita muscaria, tels que le muscimol et l’acide iboténique, présentent des risques importants, surtout lorsqu’ils sont consommés sans les connaissances et les précautions nécessaires. Les chercheurs appellent à la prudence et soulignent l’importance d’éduquer les consommateurs sur les dangers potentiels associés à ces champignons.
« À mon avis, si un fabricant voulait développer un complément alimentaire à partir d’Amanita muscaria, sa demande ne serait probablement pas approuvée en raison des risques inhérents au muscimol et à l’acide iboténique », a ajouté M. Leas. mais pour l’instant, c’est le « Far West », et les entreprises profitent de l’application tardive de la législation tout en mettant les consommateurs en danger ».
La fascination pour l’Amanita muscaria n’est pas nouvelle. Des publications telles que High Times ont exploré les effets et l’importance historique du champignon. L’écrivain Tom Robbins s’est penché sur l’Amanita muscaria dans le numéro de décembre 1976 de High Times, en discutant des différents livres qui informent les lecteurs sur le champignon.
En décembre 1979, les écrivains de High Times ont examiné les liens entre le Père Noël et l’amanite tue-mouches, suggérant que la mythologie du Père Noël pourrait être liée à un chaman de Laponie qui consommait de l’Amanita muscaria.
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