Cannabis en France

Le comité de l’ANSM tranche en faveur du cannabis médical

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Le comité d’experts de l’ANSM sur le cannabis médical en France doit rendre son verdict aujourd’hui mais l’on sait d’ores et déjà qu’il s’est positionné pour la mise à disposition du cannabis médical en France avec toutefois certaines conditions. La France autorisait déjà, en théorie, la commercialisation de certains médicaments à base de cannabis dont le Sativex mais les malades n’en ont jamais vu la couleur.

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Pas de « joints à fumer »

Parmi les conditions énoncées par le comité se trouve le refus de la mise à disposition du médicament sous forme de « joints à fumer ». Ce mode d’administration est en effet considéré comme toxique et inadapté pour les malades car nocif pour les poumons et généralement lié au tabagisme. Pour autant, les fleurs séchées seront-elles autorisées en vaporisation ? Pas de réponse pour l´instant.

Le comité s’est prononcé plutôt en faveur d’une mise à disposition du cannabis « sous forme de gélules ou de tisanes ou encore sous forme inhalée grâce à un système de vapotage ». Encore une fois, cela suppose l’utilisation de la fleur, mais les détails ne sont pas précisés à l’heure où nous écrivons.

Parmi les 22 pays d’Europe qui ont autorisé le cannabis, 15 d’entre eux autorisent  l’utilisation de sa fleur dans un cadre thérapeutique, c’est le cas par exemple de l’Allemagne et de l’Italie.

Ensuite, les experts devront préciser la liste des maladies qui justifient l’utilisation de cannabis médical. Sur ce point, ils devraient s’inspirer de la littérature scientifique et des programmes de cannabis médical existants à l’international. La liste devrait donc compter les soins palliatifs et des maladies neurologiques résistantes aux traitements conventionnels comme la sclérose en plaque ou certaines formes d’épilepsie.

Quand sera-t-il disponible?

Les conclusions du Comité ne sont que préliminaires. Maintenant qu’il a conclu à la pertinence du cannabis thérapeutique, il doit penser le cadre à travers lequel le réguler. Cela suppose de définir qui sera en mesure de prescrire du cannabis médical, où et dans quelles conditions les malades pourront l’obtenir : en pharmacie sur présentation d’une carte par exemple ou directement auprès des producteurs comme c’est le cas au Canada. Enfin, est ce que le cannabis sera remboursé par la sécurité sociale comme c’est le cas en Allemagne?

Le comité a six mois pour répondre à ces questions. Ensuite, ce sont les législateurs qui prendront le relai pour établir un système de production et de distribution sur l’avis du comité.

Les lois actuelles qui prohibent le cannabis devront aussi être modifiées, probablement pour que les patients ne soient plus considérés comme des criminels.

Tout ce travail risque de prendre du temps et les patients devront attendre au moins jusqu’à fin 2019 pour avoir accès au médicament. En attendant, on ne sait pas si des mesures compassionnelles vont être prises pour les quelques 300 000 à 1 million de malades qui pourraient en bénéficier.

En Nouvelle Zélande, la loi sur le cannabis médical vient d’être approuvée et l’industrie sera fonctionnelle dans un délai de un an. En attendant, une mesure garantit aux malades en soins palliatifs de ne pas être poursuivis en justice pour leur consommation de cannabis illicite.

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