Cannabis aux Pays-Bas

Amsterdam peut-elle réellement interdire de coffeeshop les touristes ?

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Dans une lettre datée du 8 janvier, la maire d’Amsterdam, Femke Halsema, a proposé une réglementation plus restrictive pour les coffeeshops, avec notamment la possibilité d’interdire l’accès aux étrangers ou de développer des « chaînes » de coffeeshops.

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Un débat ancien

Ce n’est pas la première fois que les Pays-Bas s’attaquent à la politique de tolérance qui a fait du cannabis une partie non-négligeable de l’attrait du pays pour les étrangers. En février 2020, Femke Halsema avait déjà annoncé vouloir restreindre l’accès aux coffeeshops. La pandémie de coronavirus a retardé quelque peu ses plans, qui succèdent néanmoins déjà à une baisse du nombre de coffeeshops depuis 2012.

En 2005, les villes néerlandaises frontalières ont commencé à restreindre leur accès. La Cour de Justice Européenne avait été interrogée à ce sujet par un propriétaire de coffeeshop, arguant que la nouvelle loi enfreignait celles de l’UE sur la libre circulation des biens et des services. La Cour a jugé en 2010 que la ville de Maastricht était dans ses droits lorsqu’elle a adopté une loi en 2005 pour interdire aux étrangers d’accéder aux coffeeshops.

En 2011, le gouvernement néerlandais annonçait que d’ici la fin de l’année, les coffeeshops commenceraient à fermer aux touristes et seraient ouverts uniquement aux citoyens néerlandais. Le maire d’Amsterdam de l’époque, Eberhard van der Laan, s’était opposé à cette directive.

« Les 1,5 million de touristes ne se diront pas « plus de cannabis », ils continueront à venir à la recherche de drogues », avait-il déclaré. « Cela conduirait à davantage de vols, de querelles à propos de drogues et à l’absence de contrôle de la qualité des drogues sur le marché. Tout ce sur quoi nous avons travaillé serait perdu. »

Pas de décision prise

La proposition de Femka Halsema a suscité une réaction mitigée. Elle sera discutée en conseil municipal plus tard ce mois-ci.

Femka Halsema a expliqué sa proposition par le fait qu’il y avait encore trop de coffeeshops et que certains avaient des liens avec le crime organisé. La ville voudrait aussi introduire un système de régulation pour les fournisseurs des coffeeshops.

« Amsterdam est une ville internationale et nous souhaitons attirer les touristes, mais pour sa richesse, sa beauté et ses institutions culturelles », a déclaré Halsema, ajoutant que la ville resterait toujours « ouverte, hospitalière et tolérante ».

Il y a actuellement 166 coffeeshops à Amsterdam. Si les touristes étaient interdits d’accès, une étude gouvernementale fait l’hypothèse qu’il y en aurait moins de 70.

Si la ville acte le projet, Halsema a déclaré que la transition pourrait prendre des mois.

Selon Joachim Helms, porte-parole du Bond van Cannabis Detaillisten, qui représente les propriétaires de cafés, les changements proposés ne feraient que forcer les touristes à se procurer leur cannabis par d’autres moyens. « Le cannabis est un produit populaire que les gens apprécient dans le monde entier », a-t-il déclaré. « Les gens veulent fumer leur joint. Si cela ne peut pas se faire dans un café, ils l’achèteront dans la rue. »

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