Cannabis en France
Agnès Buzyn : « la législation sur les 0,2% peut être un peu floue »
Suite du feuilleton de l’été « Agnès Buzyn, la MILDECA et le cannabis ».
Invitée du Grand Jury de RTL ce dimanche 17 juin, Agnès Buzyn s’est exprimée sur l’essor des magasins de fleurs CBD : « il va falloir qu’on revoie la législation et revoir comment on met de l’ordre dans tout cela », évoquant un travail conjoint avec la DGCCRF. « Aujourd’hui toute vente de cannabis à usage récréatif lorsqu’il contient du THC, quelle que soit la dose, est normalement condamnable. Mais c’est vrai que la législation sur les 0,2% peut être un peu floue« .
Étonnamment, la Ministre de la Santé ne prend donc pas acte du « rappel à la loi » sur le CBD édicté par la MILDECA la semaine dernière, et pour qui la loi semble pourtant très claire. A quoi sert donc la MILDECA ? La question est posée.
Capital nous apprenait par ailleurs la semaine dernière qu’il avait fallu à la MILDECA 9 (neuf, NEUF) mois, et l’intervention de nombreux experts, pour clarifier la législation actuelle sur les fleurs de chanvre et sur le CBD, tout en omettant de prendre en compte la loi européenne qui prévaut pourtant à la loi française. Sur ce dernier point, 3 experts nous ont donné leur avis et les pistes juridiques qui vont dans ce sens. S’il faut 9 mois et une palanquée de spécialistes pour clarifier une loi, sans se rendre compte qu’elle est déjà couverte par l’Europe, c’est peut-être que la législation actuelle et les experts interrogés sont bancals #justsaying.
Le JDD a également révélé qu’une enquête préliminaire a été ouverte le 11 juin par le parquet de Paris à l’encontre du Cofyshop rue Amelot (Paris 11è) et confiée à la Brigade des Stupéfiants. L’enquête sera chargée de vérifier le côté légal des produits mis en vente, sans pour autant savoir sur quelle loi elle se reposera.
Côté cannabis thérapeutique, Agnès Buzyn a confirmé sur RTL l’étude actuelle des possibilités pour les malades français.
« On peut extraire les molécules anti-douleur du cannabis pour en faire des médicaments (…) on a déjà l’arsenal thérapeutique » a-t-elle relevé. « Après, certains voudraient que les cigarettes soient utilisées. Le risque c’est évidemment de voir des dérives ».
Les formes pharmaceutiques du cannabis semblent donc déjà « validées » pour les malades qui ne répondraient pas aux traitements traditionnels, alors que la possibilité de se fournir en fleurs séchées en pharmacie reste en suspens.
Suite au prochain épisode.