L’Afrique, un marché du cannabis régional complexe mais prometteur
La vague de légalisation du cannabis de ces dernières décennies touche principalement les continents américain, européen et océanien mais commence à intéresser l’Asie et l’Afrique. L’Afrique, continent de 1,2 milliards d’âmes, apparaît déjà comme un marché prometteur notamment en matière de production. L’African Report de Prohibition Partners jette la lumière sur l’état actuel et potentiel du marché du cannabis africain.
Une vue d’ensemble
L’industrie africaine du cannabis légal pourrait valoir plus de 7,1 milliards par an en 2023 – sous couvert d’une légalisation dans certains marché majeurs. C’est surtout dans le secteur de la production que l’Afrique pourrait peser lourd. Bien qu’illégal dans une grande majorité de pays africains, le cannabis n’en est pas moins cultivé à grande échelle avec une production estimée à 38 000 tonnes par an. Avec sa main d’oeuvre agricole bon marché et sa disponibilité en terres arables, le continent attire déjà les convoitises des multinationales du cannabis.
Du côté de la demande en cannabis médical, l’absence ou la faiblesse des systèmes de santé nationaux suppose que l’accès aux produits à base de cannabis, même légaux, serait limité. Qui plus est, dans de nombreux pays africains, le secteur médical est majoritairement financé par des dons privés. Cela implique que le choix des traitements est orienté par les préférences des associations humanitaires et des ONG qui se tournent en priorité vers des traitements plus conventionnels comme la vaccination.
En revanche, la consommation récréative est largement répandue – en moyenne 13,2% sur tout le continent, le premier en matière de consommation de cannabis, suivi de l’Océanie et de l’Amérique du Nord. Cinq des 30 pays les plus consommateurs de cannabis au monde se trouvent en Afrique : le Nigeria en troisième position mondiale, la Zambie en dixième, Madagascar (14e), l’Egypte (25e) et la Sierra Leone (30e). Au total, on estime à 76 millions les consommateurs africains se fournissant sur le marché noir. La région est caractérisée par des prix bas.
Les dangers de monopolisation
La majorité des pays africains maintiennent un cadre législatif conservateur concernant la question du cannabis. Néanmoins, certains pays ont révisé leurs lois sur la question, souvent dans une perspective économique. En effet, la région est frappée par des taux de chômage importants et des économies nationales précaires et peu industrialisées. L’ouverture à l’industrie du cannabis pourrait s’avérer bénéfique pour de nombreux pays mais il existe de sérieux dangers de monopolisation des marchés nationaux de la part des multinationales du cannabis.
En effet, celles-ci cherchent à délocaliser leur production pour ensuite distribuer leurs produits sur les marchés plus au nord à plus forte valeur. “Le cannabis reste une proposition attractive pour les multinationales qui cherchent à étendre leurs opérations dans une région où les terres et la main d’oeuvre sont bon marché” écrit le rapport. Néanmoins “à cause des conditions économiques faibles auxquelles font face de nombreux pays africains, la légalisation du cannabis dans la région aura davantage intérêt à sauvegarder les intérêts locaux”. Il serait donc intéressant pour les pays africains de créer des cadres qui permettent aux start-ups locales d’investir le marché et à la population d’avoir accès aux produits.
Pays d’Afrique et cannabis
Le Lesotho est un grand producteur de cannabis. Le pays acompte pour 70% du cannabis trouvé en Afrique du Sud. En 2008, il a été le premier pays d’Afrique à réguler le cannabis médical. En 2017, il accorde sa première licence pour la production, la transformation et l’export de cannabis médical et n’a depuis cessé d’attirer les investisseurs étrangers. Les frais de licences s’élèvent à 37 000$ et sont prohibitifs pour les petites entreprises.
Le Zimbabwe est devenu le deuxième pays d’Afrique à légaliser la culture du cannabis à des fins médicales et de recherche. Plus de 200 entreprises locales et étrangères ont exprimé leur intérêt pour une licence de production zimbabwéenne. Le gouvernement vient tout récemment d’en accorder 37. Ce sont les premières et elles sont théoriquement réservées aux citoyens et résidents zimbabwéens.
En Afrique du Sud, le cannabis médical est légal et le gouvernement a publié des directives pour l’industrie mais aucune procédure d’accord de licences n’est pour l’instant fixée. En septembre 2018, la Cour Constitutionnelle a déclaré la prohibition de l’auto-culture pour un usage privé inconstitutionnelle. Le cannabis reste illégal tant que la loi n’est pas modifiée mais son usage privé ne peut être sanctionné.
En Zambie, le statut du cannabis médical est pour le moins flou. Sa culture a été légalisée en 1993 mais des contradictions persistent dans la loi et la légalisation n’est pas vraiment effective. Il est théoriquement possible d’obtenir une licence pour du cannabis médical mais aucune licence n’a pour l’instant été accordée. Le gouvernement a cependant reçu des demandes non sollicitées pour des licences de cannabis médical.
Parfois au mépris de l’illégalité du cannabis, certaines entreprises expriment leur intérêt pour une production locale de cannabis. Cela a été le cas en Ethiopie, au Swaziland (devenu eSwatini) et au Congo. En Afrique du Nord, la production de cannabis est courante notamment au Maroc d’où vient une grande partie du haschisch consommé en Europe. Cette production quasi-traditionnelle ne fait pas l’objet d’une répression poussée bien qu’elle soit illégale. Par ailleurs, elle représenterait 23% du PIB. En Tunisie, un collectif a récemment créé un parti pour la légalisation du cannabis.
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