9 animaux qui adorent se droguer

Depuis des temps immémoriaux, l’homme se drogue. Qu’il s’agisse de nos ancêtres des cavernes mâchant des plantes hallucinogènes, des villageois médiévaux se détendant avec une tasse d’hydromel ou des hippies des années 60 s’adonnant aux psychédéliques, on peut affirmer sans risque de se tromper que la consommation de drogues est l’un de nos plus anciens passe-temps.

Cependant, les humains ne sont pas les seuls à consommer des drogues. Il existe de nombreux cas de consommation de drogues chez d’autres espèces animales.

Les chats et l’herbe à chat

L’un des exemples les plus familiers d’animaux consommant des drogues est celui des chats et de l’herbe à chat. De nombreux propriétaires de chats ont été témoins de l’enthousiasme de leur animal devant cette plante puissante, qui produit souvent des changements d’humeur et de comportement.

Quelques minutes après avoir mangé de l’herbe à chat, les félins commencent à montrer des signes d’intoxication : ils reniflent, se roulent, se lèchent, se frottent, s’étirent, sautent et s’endorment. Certains chats bavent. On pense également que les chats ont des hallucinations lorsqu’ils sont sous l’influence de cette plante, étant donné que beaucoup d’entre eux commencent à manifester des comportements de chasse même en l’absence de proie.

La substance chimique qui induit ces réactions est appelée népétalactone. Les chats semblent réagir à cette substance chimique de la même manière qu’aux phéromones félines, en manifestant des comportements liés à l’excitation sexuelle.

Il est également intéressant de noter que la « personnalité » de chaque chat influe fortement sur sa réaction à l’herbe à chat : les chats extravertis et amicaux réagissent plus positivement que leurs congénères renfermés. La sensibilité à l’herbe à chat est un trait génétiquement hérité ; seuls 33 % des chats ne réagissent pas à la népétalactone.

Les chats domestiques ne sont pas les seuls à aimer l’herbe à chat. Les grands félins comme les tigres, les léopards et les lynx en sont également friands. Certaines espèces de chats sauvages recherchent également d’autres drogues dans la nature. Par exemple, les jaguars sont connus pour manger de l’ayahuasca, également connue sous le nom de yagé. Cette plante contient un composé psychédélique, le DMT, qui provoque de vives hallucinations et une exacerbation des sens.

Les dauphins boivent du poisson-globe

Des dauphins ont été observés à plusieurs reprises portant des poissons-globe dans leur bouche, les pressant et les passant à d’autres dauphins. On suppose que les dauphins essaient de faire en sorte que le poisson-globe libère une petite quantité de neurotoxine, ce qui les met dans un état de transe.

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Ce comportement a été enregistré dans un documentaire de la BBC produit par le zoologiste Robert Pilley, qui a déclaré : « Il s’agit d’un cas de jeunes dauphins qui expérimentent délibérément quelque chose que nous savons être intoxicant. Après avoir mâché le poisson et l’avoir fait circuler doucement, ils ont commencé à se comporter de façon très particulière, en restant le nez à la surface, comme s’ils étaient fascinés par leur propre reflet. Les dauphins s’intéressaient tout particulièrement aux poissons-globes et les manipulaient délibérément avec précaution. Les dauphins semblent être des experts en matière de préparation et de manipulation des « puffers ».

La toxine libérée par le poisson-globe étant mortelle à forte dose, les dauphins devraient en effet manipuler le poisson avec délicatesse afin d’éviter un empoisonnement mortel.

Vaches broutant de la « locoweed »

Les vaches, ainsi que d’autres ongulés tels que les moutons et les chevaux, recherchent parfois une plante appelée « locoweed » en anglais. Cette plante enivrante agit comme un tranquillisant, plongeant les animaux dans un état de stupeur et de calme.

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Souvent, les animaux restent en place pendant de longues périodes après avoir consommé de la « locoweed », apparemment sans intérêt pour la socialisation ou toute autre activité. Une fois qu’un animal commence à brouter de la « locoweed », il lui est très difficile de s’arrêter.

Malheureusement, l’ingestion de cette herbe est très dangereuse et provoque une maladie grave connue sous le nom de « locoïsme ». Lorsqu’un animal a brouté de la « locoweed » pendant deux semaines ou plus, il commence à montrer des signes de toxicité. Les symptômes comprennent une perte de poids jusqu’à l’émaciation, un dysfonctionnement de la reproduction, des fausses couches et des lésions neurologiques. Les animaux atteints de locoïsme ont un comportement instable et peuvent être dangereux en raison de leur agressivité imprévisible, de leurs réactions de fuite et de leur extrême nervosité. Certains tombent même en dépression.

Moufflons et lichen hallucinogène

Dans les montagnes Rocheuses canadiennes, les mouflons à grandes cornes s’écartent complètement de leur territoire de recherche de nourriture et de leurs troupeaux, normalement restreints, pour satisfaire leur addiction au lichen hallucinogène.

Le lichen qu’ils préfèrent pousse dans des zones trop rudes pour les autres plantes, ce qui signifie que les mouflons doivent prendre le risque d’escalader des sentiers étroits et des corniches abruptes pour l’atteindre.

Une fois qu’ils y sont parvenus, les moutons grattent le lichen avec leurs dents de devant. De nombreux moutons grincent leurs dents jusqu’aux gencives si cela est nécessaire pour obtenir leur « dose ». Les habitants de la région ont remarqué que ces moutons avaient souvent un comportement étrange par rapport à leurs compagnons de troupeau non dépendants.

Cerfs mangeant des champignons psychédéliques

De nombreuses espèces de cervidés se nourrissent de champignons psychédéliques, notamment l’élan et le caribou.

Des observateurs ont déclaré qu’après avoir mangé ces champignons, les cervidés affichent souvent un comportement « ivre », notamment en courant sans but, en secouant la tête et en faisant du bruit.

Les caribous sous l’influence de l’amanite tue-mouches se séparent de leur troupeau, souvent au prix fort. Leur intoxication les laisse dans un état de vulnérabilité dont peuvent profiter les prédateurs, et leurs petits laissés sans surveillance courent le même danger.

L’ingestion du champignon infuse l’urine du caribou avec des agents pyschoactifs, ce qui signifie qu’elle peut également être consommée pour se droguer. Les caribous se battent entre eux pour avoir accès à l’urine d’un congénère qui a mangé de l’amanite tue-mouches. En remarquant cela, les humains ont compris qu’ils pouvaient eux aussi bénéficier de la consommation d’urine de caribou intoxiqué.

En Sibérie, en Scandinavie et dans d’autres régions où les troupeaux de caribous abondent, cette pratique est devenue une coutume indigène. Après avoir traversé le système du cerf, les agents psychoactifs des champignons sont en fait plus puissants, et de nombreux produits chimiques qui provoquent des effets secondaires indésirables ont été filtrés. Qu’il s’agisse d’un caribou ou d’un humain, tout être qui boit cette urine éprouvera un état d’euphorie plus puissant que celui qui a consommé les champignons à l’origine.

Crapauds et amanite tue-mouches

En parlant d’Amanita muscaria, le nom diamanite tue-mouches vient du fait que ces insectes aiment sucer le poison produit dans le chapeau du champignon, un liquide visqueux composé d’acide iboténique. Malheureusement pour les mouches, l’effet est si fort qu’elles sont droguées et rendues vulnérables aux crapauds qui en profitent pour les manger.

Lorsque les amphibiens mangent les mouches dans un état de semi-conscience, la substance du champignon atteint également leur corps. Bien qu’en rebond, il semble que ces animaux drogués apprécient à la fois les mouches, car elles font partie de leur nourriture de base, et les effets secondaires produits par le champignon. Ils obtiennent ainsi un deux en un : de la nourriture et un état d’euphorie inattendu.

Babouins et écorce d’Iboga

Un autre cas curieux de défonce animale est celui des babouins et de l’iboga ou Tabernanthe iboga, un arbuste appartenant à la famille des Asclepiadaceae. L’écorce et la racine de cet arbuste contiennent plusieurs alcaloïdes, dont l’ibogaïne, un stimulant du système nerveux central qui, à fortes doses, est hallucinogène.

Certaines populations locales du Congo et du Gabon l’utilisent pour lutter contre la soif et la faim dans des conditions de travail extrêmes, tandis que les babouins ingèrent l’écorce d’iboga quelques instants avant un combat, dans le but de réaliser une meilleure performance et de prendre ainsi le contrôle du clan.

Lémuriens et mille-pattes

Si vous avez vu Madagascar, vous savez que les lémuriens sont des animaux qui se caractérisent par une attitude plutôt joyeuse. Il s’avère que ces animaux planent aussi, car ils ont trouvé une drogue très addictive dans une espèce indigène de mille-pattes.

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Ces mille-pattes émettent des sécrétions liquides par l’intermédiaire de glandes olfactives lorsqu’ils se sentent menacés. Ces sécrétions sont composées de substances chimiques telles que des alcaloïdes, des benzoquinones, des phénols, des terpènes ou du cyanure d’hydrogène.

Les lémuriens noirs de Madagascar les frottent d’abord intentionnellement contre eux et utilisent ces sécrétions comme répulsif contre les moustiques, mais leur chimie fait qu’ils finissent par en ingérer une partie et se retrouvent complètement défoncés. Dans un documentaire diffusé par la BBC, on voit des lémuriens adopter un comportement similaire à celui d’un humain drogué.

Wallabies sous opium

L’Australie cultive environ la moitié de l’opium légal dans le monde, qui est utilisé pour créer des produits pharmaceutiques à usage humain, mais les wallabies apprécient également les vastes champs de pavots enivrants.

En 2009, Laura Giddings, procureur général de Tasmanie, a signalé que les wallabies posaient de gros problèmes pour la sécurité des cultures.

« L’élément intéressant que j’ai trouvé récemment dans l’un de mes mémoires sur l’industrie du pavot est que nous avons un problème avec les wallabies qui entrent dans les champs de pavot, se droguent et tournent en rond, puis s’effondrent. Dans l’industrie du pavot, nous voyons des crop circles dus à des wallabies défoncés », a-t-elle déclaré.