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6 conseils d’entrepreneur pour la vente de fleurs CBD

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Thomas Traoré a connu plusieurs vies. D’abord Grain de Caf, au sein du groupe Octobre Rouge, puis Isakin, dans la sape classe ascendant streetwear, il s’est récemment lancé dans la vente de cannabis CBD en ouvrant la boutique Bestown de Paris, rue de Clignancourt dans le 18ème. Retour sur ses carrières et les conseils qu’il prodigue aux personnes qui voudraient se lancer dans ce commerce.

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Octobre Rouge

DJ Manifest, Voodoo, Logan et Grain de Caf formaient Octobre Rouge, un des premiers groupes de rap, sinon le premier, à parler cannabis sous un angle récréatif, sans s’attarder sur le deal et la cité. 3 albums de groupe et 1 album solo plus tard, le groupe a mûri au fil des mixtapes et autres maxis. De Week-end à Meda, qui raconte l’épopée des jeunes Parisiens débarquant à Dam pour un week-end, on est passé par Pénurie, le Ien, puis Livraison Rapide ou Décollement pulmonaire, et finalement Sans réponse ou Au suivant. Ce dernier titre mettant en scène le désespoir du fumeur un peu trop tombé dans son produit, il était temps de changer de crèmerie.

Isakin

Après le rap, les fringues, sujet pas tant éloigné que ça du premier. D’abord distributeur de marques (Qhuit, Poyz & Pirlz, Obey  ou Michka), Thomas fait ses premières armes en bossant pour les autres puis crée sa propre marque. Ce sera Isakin, lancée avec un t-shirt hommage au 18ème, « Ici c’est Barbès ». Il s’est depuis diversifié dans les pantalons, les vestes, les manteaux ou les chemises, cultive quelques collaborations, par exemple avec Noël, marque de chaussures historique, et choisit avec soin ses revendeurs. Quelques partenariats par-ci par-là, avec Oxmo ou Orelsan, et toujours un ADN street.

Bestown

Thomas ne le cache pas, le cannabis l’a toujours accompagné. Lorsque Well Jackson, fondateur de Bestown, lui propose de prendre un magasin, Thomas réfléchit. Il a découvert la weed CBD en Suisse il y a quelques années, avait aimé ça, mais regarde le contexte français et décide finalement de se lancer.

Après ses premières semaines d’ouverture, il tire quelques enseignements. Tout d’abord, sa clientèle est composée de fumeurs de THC qui soit ne le supportent plus, soit désirent ralentir leur consommation, ou de malades envoyés par leur médecin. Ces situations médicales sont difficiles à gérer, son magasin n’est ni une pharmacie ni un dispensaire et il ne peut en aucun cas parler d’utilité thérapeutique de son produit. Certains de ses clients en revanche se disent soulagés et reviennent.

Ensuite, le commerce n’étant pas régulé, il s’est fixé quelques règles qu’il partage volontiers :

  • Son secteur d’activité est le bien-être. Aucun conseil de vente ne peut aller au-delà
  • Aucune référence au THC, que ce soit dans le nom de la boutique ou dans les produits dérivés vendus (pas de feuilles ou de bangs notamment)
  • Pas de vente aux mineurs ou aux femmes enceintes. Ses produits contiennent des cannabinoïdes, avec des effets potentiellement nocifs sur ces personnes
  • Vente en sachet pré-emballé, avec les affichages « nécessaires » sur le paquet (ne pas fumer, interdit -18 / femmes enceintes…)
  • Chromatographies à disposition des clients
  • Voies d’administration à privilégier : infusion (avec un peu de lait), ingestion voire vaporisation

Il a bien sûr eu la visite des forces de l’ordre, plusieurs fois, qui vérifient tout, des produits vendus au fonctionnement du système de sécurité en passant par la conformité de la caisse enregistreuse. Mais nombre d’entrepreneurs français qui travaillent autour du cannabis ont déjà connu ça.

Quant à l’avenir de la vente de fleurs CBD ? Lui y croit. Thomas a conscience des difficultés actuelles qu’il attribue notamment à la présentation des produits. Le nom de « coffeeshop » fait définitivement trop penser à ses escapades de jeunesse, qu’il n’oublie pas totalement mais qu’il ne reproduira en France que lorsque le cannabis sera légalisé.

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