Une onzième commune distribuera légalement du cannabis aux Pays-Bas

En fin de semaine dernière se réunissait la Commission néerlandaise de l’ordre public et de la sécurité lors d’un débat intitulé « Lutter contre la criminalité, les atteintes aux personnes et le crime organisé » en présence de la ministre de la justice Dilan Yeşilgöz-Zegerius.

Différentes questions relatives à l’expérimentation de la production légale de cannabis aux Pays-Bas, qui prend du retard, ou à la légalisation du cannabis en Allemagne lui ont été posées.

La ministre a ainsi précisé que la 11è ville à rejoindre l’expérimentation n’avait pas encore été désignée. Deux grandes villes auraient néanmoins exprimé leur intérêt. La balance pencherait pour une des deux villes dont le maire discute actuellement avec les parties prenantes locales. La décision sera annoncée cet automne.

Elle a par ailleurs confirmé qu’elle étudiait les possibilités de lancer au plus tôt l’expérimentation de production pour les coffeeshops en réponse à l’appel récent des maires de Breda et de Tilburg.

« Un certain nombre de maires ont en effet lancé l’idée d’une phase de démarrage plus précoce pour acquérir une expérience à petite échelle. Et nous, c’est-à-dire le ministre Kuipers et moi-même, sommes en train d’explorer les possibilités qui s’offrent à nous et le soutien des parties prenantes à cet égard. Moi-même, de par mon rôle, j’ai toujours dit : « Je suis pragmatique par rapport à toute cette expérience ». Nous avons des accords clairs dans l’accord de coalition. Il me semble sage de s’y conformer. […] Mais je ne veux pas développer de nouveaux problèmes. […] Je sais que ce retard provoque une grande irritation chez un certain nombre de membres de la chambre, il me semble donc juste d’ajouter que ce retard n’est de toute façon pas un report. »

Elle a également précisé que pour l’instant, chaque producteur doit attendre que tous les producteurs soient prêts à démarrer avant de livrer leurs produits aux coffeeshops. Les producteurs qui sont prêts plus tôt ne recevront pas de compensation financière relative au retard.

Pour les propriétaires de coffeeshop, un démarrage plus tardif signifie actuellement qu’ils seront plus longtemps dépendants de l’approvisionnement par la porte arrière et qu’ils ne peuvent pas encore offrir du cannabis légal dans leur coffeeshop.

L’ajout d’une onzième ville ne retardera dans tous les cas pas le lancement de l’expérimentation.

A la question de savoir si elle suivait l’évolution de la situation en Allemagne, Dilan Yesilgöz Zegerius a confirmé qu’elle observait ce qu’il s’y passait. Il est toutefois impossible de prédire dans quelle mesure le marché néerlandais du cannabis sera affecté. Cela dépendra également de la manière dont la légalisation prendra forme en Allemagne, ce qui est pour l’instant tout à fait indéterminé.

« Il sera toutefois intéressant de suivre l’impact de la légalisation en Allemagne sur le tourisme de la drogue aux Pays-Bas » a-t-elle complété.